samedi 25 octobre 2008

Corbeille.

J'ai eu une mauvaise nouvelle alors je me suis vengée.
Oui je sais, c'est pas sympa mais je devais bien faire mon copié-collé autre part que directement dans la corbeille (judicieux ce rappel du titre hein ?).
Et oui je coupe le récit en plein milieu.
Semaine de merde.

Trente ans moins le quart. Il est peut-être un peu tôt pour commencer le bilan, mais je suis comme ça, toujours en avance et ultra organisée, enfin au moins 8 heures syndicales dans la journée.

Et aujourd’hui j’ai posé une journée de RTT. Alors, je prends les devants, pour regarder en arrière. Je me désolidarise d’ailleurs complètement des cerveaux malades d’où vient cette idée fumeuse mais c’est comme ça. A trente ans, on ose le whisky sans coca et on passe un entretien avec soi même.

En fait si je m’y prends maintenant c’est que j’appréhende un peu cette entrevue, je voudrais être irréprochable et j’espère que je ne me poserai pas de questions sadiques.

Tiens d’ailleurs, il faut que je pense aux questions.


En même temps, je n’ai pas attendu trente ans pour m’apercevoir que les choses changeaient doucement mais sûrement. Pas plus tard qu’il y a deux heures, on s’excusait de ne pouvoir m’accueillir parce que j’étais trop chère. Toute ressemblance avec un métier moins conventionnel est clairement fortuite mais par contre pas avérée, la motion sera débattue à l’assemblée nationale juste après la légalisation des bombes chimiques.

Avant on me disait plutôt que je manquais d’expérience, et pour cause je tentais de décrocher mon premier emploi, maintenant je suis trop. Trop compétente (parce qu’ambitieuse c’est tabou encore), trop expérimentée (ben voyons) et, la dernière donc : trop chère.

Avec mon raisonnement certes plutôt personnel mais j’insiste, crédible, j’en déduis donc que je suis trop gourmande, déraisonnée, prétentieuse et … risible.

Donc qu’est-ce que je fais ? Je me plonge dans mon entourage et regarde attentivement la réalité des choses : chez les autres non seulement c’est mieux mais en plus pour des moindres efforts que moi.

C’est stupide en fait qu’il fallait comprendre ?

Donc voilà, j’ai vingt neuf ans, nous sommes mardi et je savoure pleinement ma RTT, affalée dans mon lit, maquillée comme une voiture volée (tentative échouée de photomatons pour mon CV), des paquets de biscuits à portée de main, un bouquin et la télécommande.

Et si vous vous posiez la question : oui j’ai honte.

Chapitre 1

Allez chiche.

Je vais vous schématiser une journée type. Comme ça, pour être transparent sur la catastrophique situation de votre pauvre (dans tous les sens que vous pourrez) narratrice. J’ai d’ailleurs bien pensé à écrire en rébus et autres coquetteries scripturales mais décidément, je ne dois pas être à niveau. En effet, les études ont montré que plus vous schématisez, plus l’on vous prend pour quelqu’un d’exceptionnellement doué et donc plus on vous le prouve (par chèque). Vous voyez ?

Ah ! aussi : non, je ne tiens pas à me dévaloriser sur tout un ouvrage mais là dehors c’est l’apocalypse. Et moi, j’ai envie de me prendre quand il fait mauvais. Et si vous ne voyez pas le rapport c’est parce que il n’y a aucune loi qui m’impose d’avoir un raisonnement cohérent !

6h30 : cigarettes-internet-café

7h30 : j’ai trop fumé, j’ai mal au cœur, il est temps de se doucher.

8h00 : je suis grosse, j’ai une tête de déterrée et en plus mon cheveu est mou.

8h15 : allez, une clope et j’y vais.

8h30 : ah ben voilà, je suis à la bourre.

Mais enfin, j’arrive quand même après avoir réprimée l’envie au minimum 3 fois de retour en arrière pour tentatives d’homicide sur ma personne et celle de quelques centaines d’autres pauvres travailleurs par asphyxie métropolitaines. Pas beau à voir, mais voilà, dans ces moments là même si vous voulez repartir ben vous pouvez pas, la mamie juste derrière vous piétine déjà alors qu’un autre tente de vous arracher la moitié de vos cheveux dans sa course à la rame.

C’est un drame, même si je m’applique à arriver en retard, au mieux, j’arrive à l’heure. Et oui, je pèse mes mots quand j’emploie « drame » car le retard systématique de ma boss me paraît d’autant plus punissable de meurtre. Là aussi, je pèse.

Bon, à partir de là je n’ai plus de données à vous proposer, d’un coup il est 18h00, tous mes muscles sont tétanisés de tension et de stress et je me surprend régulièrement à courir pour rentrer chez moi les yeux écarquillés sur la montre en maugréant que je suis en retard… pour m’asseoir sur le canapé.

Insupportable.

19h10 : un pétard et au lit (j’ai jamais beaucoup aimé les suppositoires) mais pour faire taire dès maintenant les réprimandes de bon goût : oui j’ai enlevé mes chaussures et j’ai nourri les chats. Mais c’est tout.

20h10 : j’ai faim. là. maintenant.

1 commentaire:

Rapide Sherpa a dit…

Au pays des vers de terre, il fait pas bon avoir laissé pousser ses pattes, oui !
Bises d'une autre "troptrop" girl (pas les mêmes trop, mais trop quand même).