mercredi 23 juillet 2008

La collision des trajectoires parallèles : ou comment gagner des points sur l'échelle de la gratitude.


Je plante le décor : un soir tard, tout le monde est déjà couché (y compris le chat qui prend 30% du lit) mais personne n'a vraiment sommeil. Il est trop tard pour réellement se lever et avoir une activité mais il est trop tôt pour fermer les yeux.

Et évidemment un drame se joue : à la télé il n'y a rien, enfin si : il y a "l'île de la tentation" mais, allez comprendre, cette émission énerve prodigieusement ma moitié.

Bon, j'avoue c'est un tout petit peu
naze mais , faut arrêter d'être stupide comme ça, si tard, surtout quand on a pas été foutu d'avoir un soupçon d'organisation un peu plus tôt dans la journée pour avoir un film correct à regarder.
Alors bon, il faut gérer la crise (
parce que si on ne s'investit pas dans un film là, on va s'investir dans une grande discussion sur un sujet chiant sur lequel on n'a pas envie de parler mais il faut bien parler sinon c'est super silencieux le silence, surtout à 2h00 du matin et surtout quand tu as les yeux au moins autant ouverts que ceux d'une chouette).
Vous voyez de quoi je parle ? Assis bien droit dans ton lit, les bras croisés sur la poitrine, des soupirs d'énervement toutes les minutes avec la question s'y rattachant "qu'est-ce-t'as ? ça va pas ?" - C.H.I.A.N.T. quoi-

Mais je la joue fine :
"Mouarf... Nan, m'en fous, mets ce que tu veux là... ouais ouais tu peux mettre 100% foot" (qui se termine dans 10 minutes
gniark gniark)

La guerre psychologique a commencé. Je mène. J'ai marqué un point.
Je suis to
ute seule à faire la guerre soit, mais moi la balle je m’en carre alors je joue à la guerre et c’est tout.
GI-Joe est bien une icône sexuelle, non ? Bon.

De son côté, son rêve le plus fou vient de se concrétiser : après une bonne journée de merde au taff, il peut regarder le foot à la télé avec le consentement de sa nana et il n’est même pas obligé de s’exiler comme un pauvre malheureux dans le salon, non, il peut faire tout ça depuis sous la couette.
Comme il n'est pas ingrat, il m'avance comme monnaie d'échange un petit
anti-stress qu'il va lui-même me concocter avec amour et ses 10 petits doigts (ça tombe bien : moi j'en ai très envie, je ne sais pas le faire toute seule, et si jamais j'avais demandé comme ça, gratuitement, je serais passée pour une grosse droguée notoire (ce qui est presque vrai : je ne suis pas grosse).

C : 1 , Y : 0

Et là, la 4ème dimension commence.
Pour tout vous dire, c'est certainement la dimension que je préfère en amour. La dimension du n'importe quoi, la dimension de la
glauquitude la plus absolue mais qui est assumée à mort. Je voudrais être encore plus glauque que le roi des nazes dans ces cas-là, avoir ma médaille parce que moi, faire des trucs glauques à deux : je kiffe. C'est drôle.

Et c'est à ce moment là que, comme par enchantement, le podium, tu le vois, t'as déjà même le pied dessus tellement il est près.
Mais c'est pas grave, moi non plus je ne suis pas ingrate, j'accepte le beau rôle avec dévotion. Oui chéri, je suis une sainte, oui tu en as de la chance de m'avoir. (si vous cherchiez une explication à mon pseudo Blue Belle Nonne mais que vous ne faites pas la relation avec les Cocteau Twins vous pouvez vous servir de cette interprétation. Pour le bleu et le belle, c'est pour la rime inversée du début de vers).

Normalement, je devrais me contenter de cet état de grâce que les 10 minutes de « 100% je cours après une baballe » m'ont accordé, et ce, sans limitation de durée dans le temps, oui, cette homme me sera éternellement reconnaissant.

Mais non, à ce moment là, je frappe fort. Mais alors TRÈS fort.
(surtout parce que je n'ai toujours pas sommeil parce que sinon j'ai déjà gagné. toujours penser à la preuve écrite.)

Sournoise, je lui suggère avec amour « mais enfin chéri, pourquoi tu ne joues pas à ton jeu là ? »

Ce jeu, c’est l’entraîneur n° 5 (il m’a déjà expliqué que ce n’est pas la bonne version, n’empêche qu’il y joue quand même). Jeu à ne pas confondre avec son homologue féminin : l’entraîneuse qui ne se joue pas avec les mêmes manettes. Non, ce jeu là se joue sur un ordinateur, même pas besoin du son, tu as juste à regarder des petits ronds qui bougent frénétiquement sur un présumé terrain de foot (enfin c’est vert alors je suppose que c’est un terrain de foot) et après visiblement, tu dépenses tes sous pour acheter des joueurs qui te font perdre (je reviendrai d’ailleurs plus tard là-dessus : l’Homme ne sait pas perdre). Bref, un truc visiblement très intéressant.

Là, j’ai pété les scores, pulvérisé la première marche du podium tellement j’ai visé juste.

Mon homme est comblé, il joue à son truc de gamin et moi je peux regarder mon émission à la con TRANQUILLE et EN PLUS je suis la reine du monde tellement je suis trop gentille.

En plus, si je lui gratouille l’épaule et le dos en même temps, il va me faire une attaque. C'est drôle les attaques. Ça occupe.

Je gratouille donc avec application et là, je sais que si il avait une bague sous la main il me demanderait en mariage. En attendant, il n’a pas de bague, mais, pour toujours, je serai celle qui le laisse être lui-même, même si, à cette heure-ci, à cette seconde précise : il a 15 ans.

Mais ce qu’il ne sait pas c’est qu’à cette seconde-là, celles d’avant ou même toutes celles qui vont suivre, je l’aimerais pareil. Jeu de foot ou pas. Discussions de merde ou pas. Cigarettes à rigoler ou pas.

D’avance je sais que tant qu’il pensera que je suis une chieuse, je serai gagnante.

Chéri, c’est pas nécessaire que tu en doutes mais tu peux continuer à être un amour, naïf par moment s’il te plaît, je ne t’en aime qu’un peu plus encore.

Essaie aussi d’être bon joueur : je t’ai mis ta race là. Je veux bien un bouquet de fleurs pour le témoignage de ta gratitude éternelle. Merci !

CC (C + le chat qui aime aussi beaucoup les bouquets) : 2 vs Y : - 1 bouquet de fleurs.


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